Radio 911: à l’heure de la restructuration
Cindy Levesque
Le Nouvelliste
Shawinigan
Radio 911 est à la croisée des chemins. Ses administrateurs en sont à redéfinir son rôle et sa structure, question d’assurer enfin la viabilité financière de l’organisation. Le président du conseil d’administration, Denis Benoît, refuse de crier au drame.
Seules quelques personnes portent le projet à bout de bras, explique-t-il toutefois. Il demande l’aide du milieu.
«La croissance s’est peut-être faite trop rapidement», analyse le responsable, de son local du Séminaire Sainte-Marie à Shawinigan. Son équipe table dorénavant sur une implication accrue de bénévoles pour faire tourner la station.
Le calcul est simple. «Avec trois permanents, ça prend environ 110 000 $ par année pour faire tourner la station. Même quand on obtiendra la subvention de 40 000 $ du gouvernement à laquelle on a droit, avec les revenus de publicité locale, ça ne nous fera que 55 000 $», indique-t-il.
Ces derniers mois, la station shawiniganaise a semblé plusieurs fois au bord du gouffre. Denis Benoît admet que le licenciement de trois permanents ne s’est pas fait de gaieté de coeur, même si c’était indispensable pour sauver ce projet initialement conçu comme un tremplin pour les jeunes et le milieu communautaire.
«J’avoue qu’on est en crise, mais il faut sortir de la crise. Ce n’est pas drôle, mais on ne peut pas laisser la situation comme ça, le but est vraiment de remettre la station en bonne santé financière», soutient-il.
Les administrateurs souhaitent à moyen terme transformer Radio 911 en coopérative et la rapprocher du milieu communautaire. Denis Benoît hésite un peu à parler de retour aux sources. «Peut-être qu’on aurait dû rester comme ça encore un moment», réfléchit-il en évoquant le déménagement sur la rue Broadway l’an dernier, assorti d’une augmentation de puissance qui n’a pas fait ses preuves.
«On pensait être capable de vendre de la pub locale. Ce qui fait le plus mal, c’est quand un commerçant ouvre la radio pour te prouver qu’il ne capte pas la station», déplore le président du c.a.
L’objectif est maintenant d’enclencher le processus de coopérative cet automne, en faisant appel à des étudiants ou des retraités bénévoles entre-temps. Une augmentation de puissance semble être la planche de salut. Mais ce n’est pas pour demain, reconnaît M. Benoît.
La station devra aussi plancher sur la question de sa localisation. Ses locaux rue Broadway n’ont rien coûté pour la dernière année, mais rien ne dit que l’entente se poursuivra à l’échéance. Là aussi les administrateurs devront tout réaménager.
«On voudrait rester là, mais peut-être qu’on procédera à des réaménagements pour prendre moins d’espace», explique Denis Benoît.
Source: Le Nouvelliste, via http://www.cyberpresse.ca