Télévision: L'écoute des jeunes en chute libre
David Patry
L'écoute de la télévision est en baisse au Québec, et c'est chez les jeunes de 18 à 34 ans que la chute est la plus marquée : 27% de diminution entre 1999 et 2006. "La suprématie de la télévision est menacée", estime Alain Desormiers, président de Touché!.
Selon une étude réalisée par Touché ! à partir des données BBM, les jeunes de 18 à 34 ans regardaient en moyenne 20,2 heures de télévision par semaine en 1999, et n'en regardent plus que 14,8 heures en 2006.
Chez les 12-17 ans, on remarque le même scénario. On enregistre pour eux une baisse de 26% de l'écoute.
"Diminuer sa consommation de télévision de 26-27% en sept ans, c'est vraiment significatif. C'est une chute importante", souligne Alain Desormiers.
Durant la même période, les 35 ans et plus ont pratiquement maintenu leur nombre d'heures d'écoute (diminution de 1%), si bien que ramené sur la population totale, c'est un fléchissement de 9% qu'a subi la télévision.
"C'est vraiment une tendance lourde qui s'installe, note le spécialiste. Chaque année, ce n'est pas radical, mais sur sept ans, on obtient une baisse notable."
Selon lui, la télévision perd de ses fidèles au profit des nouvelles plateformes de diffusion telles qu'Internet, les DVD ou la vidéo sur demande.
Danger
D'où le danger pour la télévision de perdre sa suprématie, puisqu'une diminution des téléspectateurs veut également dire que les publicitaires commencent à regarder ailleurs.
"Avant, une grosse campagne de pub à la télé munie d'un gros budget donnait de bons résultats. C'était vu comme le média de masse suprême", indique Alain Desormiers.
"Maintenant, on essaie d'interpeller le consommateur de manière nouvelle."
Les réseaux de télévision, surtout les généralistes à cause de l'arrivée des chaînes spécialisées, sont donc malmenés.
"La télé est clairement sous pression. Et depuis un an ou deux, c'est encore pire", affirme le président de Touché!.
Le plus grand problème, c'est que les réseaux sont pris dans un cercle vicieux.
Moins de revenus, moins de moyens pour produire des émissions de qualité. Moins d'émissions de qualité, moins d'auditoire. Moins d'auditoire, moins de revenus. Et ainsi de suite.
Est-il possible de renverser le processus ? " Je n'ai pas l'impression qu'on puisse enrayer ça, parce que c'est un changement social.
"Peut-être que la façon serait, pour les producteurs, d'aller chercher des revenus sur les autres plateformes", avance Alain Desormiers.
Source: http://www2.canoe.com