De ce temps-là, nos citoyens Québécois, pas toujours forts sur la calculatrice, sont comme irrésistiblement appelés par le chant d'Uncle SAM. Pour une raison que j'ignore, ces mêmes personnes qui frémissaient dernièrement encore à l'idée de perdre leur emploi au profit des Chinois sont prêts à sacrifier l'économie de chez eux au profit de celle de leurs voisins.
Oui, la piastre canadienne est forte. C'est un fait. J'écoutais une épaisse ce matin qui se vantait aux nouvelles d'avoir réalisé environ une quarantaine de piastres d'économies sur son épicerie. Bravo championne ! Je n'empêcherai quand même pas le monde d'aller dépenser leur argent où bon leur semble. Mais faut quand même être logique.
Supposons qu'elle a quittée son Lachine ou Boucherville natal à 9h30 hier matin. Elle a rempli son réservoir d'essence et a filé en direction de Plattsburgh pour de palpitantes aventures. Distance : environ 110 km. Un total de 220 kilomètres.
Elle avait l'air d'avoir une automobile de dimension intermédiaire, quoique ça tirait pas mal sur la mini-fourgonnette son affaire. On va être bon prince et on va calculer que c'est le genre de véhicule qui doit boire à peu près de 7 à 8 litres au 100 kilomètres sur l'autoroute. Donc, à 1,04$ le litre actuellement à Montréal, ça lui a coûté entre 7,50$ et 8,50$ pour faire l'aller et autant pour faire le retour. Calculons entre 15,00$ et 17,00$ en tout et pour tout.
Arrivée aux douanes, comme il y avait une file d'attente, notre consommatrice avisée (!?!) a niaisé environ une demi-heure. Un moteur qui tourne au ralenti brûle, selon les spécialistes, de deux litres et demi à quatre litres à l'heure. Donc, comme elle a attendu une demi-heure pour l'aller et une demi-heure pour le retour, on va calculer qu'elle a dépensé entre 2,60$ et 4,16$ encore là.
On est rendu à environ une vingtaine de dollars juste en carburant. Wow ! Il n'y a pas à dire, elle est vraiment consciente des problèmes d'approvisionnement en carburant et des problèmes environnementaux cette consommatrice. Ironie.
Au retour, comme elle n'a pas séjourné plus de 24 heures, il a bien fallu qu'elle paie les taxes. Évidemment, elle aurait dû s'en douter. Pas grave ! J'économise tellement !!!
220 kilomètres sur une voiture, ça doit bien faire monter l'odomètre, user les pneus et la mécanique, non ? En tout cas, plus que d'aller à quatre coins de rues de chez soi à chaque fin de semaine pour faire l'épicerie. Je vais lui épargner cette fois-ci le calcul de l'usure et la dépréciation mais je suis quand même sûr que l'envie lui reprendra la semaine prochaine d'y retourner.
Partie à 9h30 de chez elle, elle a attendue au moins 30 minutes aux douanes. Donc, elle est arrivée à 11h00 à Plattsburgh. Elle a fait son épicerie pour l'heure suivante. Il était midi.
Vous pensez que ça ne mange pas des consommatrices avisées comme ça ? Voyons donc. Il a bien fallu qu'elle aille à quelque part avec ses marmots pour nourrir la troupe. Peut-être un McDonalds. On en a si peu par chez nous !!!
Repartie après le dîner en direction de son Lachine ou Boucherville natal, elle est rentrée à la maison à peu près vers 15h00. Elle était heureuse la madame. Elle avait, enfin c'est ce qu'elle a confié au journaliste, épargné une quarantaine de dollars sur son épicerie.
Encore une fois : "Bravo !". Tu dois bien avoir tes maths fortes de quatrième secondaire pour calculer de même.
Je lisais même tantôt sur Canoë les commentaires de gens qui avouaient avoir un peu honte de dire qu'ils allaient magasiner à Plattsburgh. Que le monde est drôle parfois ! Lâchez surtout pas. On vous aime comme ça.
Oh ! En passant, j'allais oublier. Vous allez faire quoi si jamais un des produits achetés à 110 kilomètres de chez vous s'avérait défectueux (date de péremption dépassée, emballage brisé, marchandise incorrecte ou incomplète, etc.). Vous allez retourner au magasin pour un échange ou un remboursement ? Vraiment économique votre affaire, y a pas à dire !!!
(Simonforgues.net)