Télévision : les 10 faits marquants de 2007
Richard Therrien
Le Soleil
De quoi parle-t-on le plus autour de la machine à café? Des cartes de Dany à Tout le monde en parle, des robes de Julie au Banquier, du dernier trait de génie d’un concurrent d’Occupation double. Voici 10 faits qui ont marqué notre année télé.
Controverse au 3950
En refusant qu’on boive du vin à table, l’imam Saïd Jaziri a procuré à l’émission de Luck Mervil une publicité inespérée. Le controversé personnage s’est ensuite défilé de Tout le monde en parle le soir même de l’enregistrement, avant d’être renvoyé dans son pays. Luck Mervil a aussi réussi à attirer l’attention en confrontant l’humoriste Dieudonné au couple Richard Martineau-Sophie Durocher, dans un duel au ras des pâquerettes.
Patrice Roy a vu la mort
On finissait par croire les reporters à l’étranger invincibles. La vie de Patrice Roy a basculé quand le véhicule qu’il partageait avec son caméraman Charles Dubois et des soldats canadiens a heurté un engin explosif. Dubois a dû être amputé, et Roy s’en est sorti avec des égratignures et la peur de sa vie. À son tour, Raymond Saint-Pierre a évité de près un engin explosif récemment. Très risquée, la vie de correspondant de guerre.
Mulroney au Banquier
Visionnaire sans le savoir, Stéphane Laporte a invité Brian Mulroney à ouvrir une valise d’argent au Banquier pour l’anniversaire de Julie Snyder. Une caricature avant l’heure! Quelques semaines plus tard éclatait le scandale qui a fait jaser tout le Québec cet automne. On rêve d’un sketch au Bye Bye avec Mulroney ouvrant trois valises de 100 000 $ et Karlheinz Schreiber dans l’habit du banquier...
La guerre du dimanche soir
Non content de triompher six soirs sur sept, TVA a choisi d’installer ses gros canons le dimanche soir contre Tout le monde en parle. «TVA méprise l’auditoire», a répliqué Guy A. Lepage. La manœuvre a été profitable à TVA : Le banquier et Occupation double ont été les deux émissions les plus regardées de l’automne, arrachant quelques centaines de milliers de fidèles à Guy A. et à son fou du roi. Reste à savoir ce que TVA enverra contre Radio-Canada cet hiver le dimanche...
TQS au bord de la faillite
Il est minuit moins une pour le Mouton noir, qui joue sa survie en se plaçant sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers. «Des décisions stupides ont été prises», a tranché dans nos pages Josée Turmel, montrant du doigt Cogeco. La télévision à Québec n’a jamais été en si mauvaise posture : Global a pratiquement fermé ses bureaux, alors que TVA et TQS ont aboli 15 postes chacun. On ne voit pas quand ni comment nos élus prendront les décisions qui s’imposent afin de restimuler cette industrie à Québec. Triste constat à l’aube du 400e.
Quebecor au far west
Insatisfaits du Fonds canadien de télévision, Quebecor et Shaw Communications ont interrompu leurs paiements, créant toute une commotion dans le monde de la télévision. Le vice-président principal des services français de Radio-Canada, Sylvain Lafrance, a traité Pierre Karl Péladeau de «voyou», et celui-ci a voulu créer un fonds privé dont TVA serait le seul bénéficiaire. Quebecor a repris ses paiements, mais rien n’est encore réglé.
«Rigueur, rigueur, rigueur» pour les élections
À vouloir être le premier à tout prix, Radio-Canada a trébuché en annonçant la défaite de Jean Charest dans sa propre circonscription, le soir des élections provinciales. TVA n’a pas fait mieux, triomphant en ondes sur les déboires de son rival, oubliant du même coup ses nombreuses bourdes de la dernière année. Une leçon de modestie s’impose d’un côté et de l’autre de la clôture.
Enquête sur Geneviève Jeanson
À force de persister, le journaliste Alain Gravel a fini par faire cracher le morceau à Geneviève Jeanson dans un reportage d’une qualité exceptionnelle et digne des meilleurs suspenses. L’aveu de taille a humanisé la cycliste et jeté les projecteurs sur une réalité préoccupante. Du grand journalisme et de la grande télévision.
Rumeurs sans Esther et Benoît
L’auteure Isabelle Langlois a surpris tout le monde en biffant de son histoire deux de ses principales vedettes, ainsi qu’une dizaine de personnages secondaires. Des comédiens ont trouvé cavalière la façon dont le producteur les a remerciés. Hélène allait donc se passer de Benoît et d’Esther dans une nouvelle formule qui n’aura survécu qu’une saison.
Téléromans et séries : bonheurs et déceptions
Incluant sa finale explosive, Les hauts et les bas de Sophie Paquin m’aura procuré les plus grands bonheurs cette saison. Même enthousiasme pour Providence, un téléroman qui ne s’essouffle pas et qui surprend un peu plus chaque semaine. Pour leur retour, Les invincibles n’ont pas déçu, offrant la scène de cambriolage la plus surréaliste qui soit. Dans un autre registre, plus sombre, Minuit, le soir restera une œuvre majeure dans le monde de la télévision québécoise. Du côté des déceptions, envers et contre la critique, Bob Gratton, ma vie, my life a conquis le public et revient cet hiver à TQS. Avec une dernière saison où la magie n’opérait plus, Le cœur a ses raisons n’a pas laissé le meilleur souvenir. Le téléroman Destinées déçoit par sa facture d’une autre époque et ses personnages peu crédibles. Et quoi penser de La job et de son insupportable patron fendant?
Source: Le Soleil, via http://www.cyberpresse.ca