Voici l'historique de CKIA 88,3 FM selon le site internet de la station:
C'est à l'automne 1978 que se forme le Groupe d'animation par les médias d'intervention communautaire: GAMIC. Ce regroupement veut offrir aux groupes communautaires et populaires de la région de Québec un soutien effectif sur les plans de l'information et de la communication, car, dans les médias écrits et électroniques, les préoccupations et les objectifs des différents groupes concernés sont peu véhiculés. De plus, un des moyens privilégiés pour redresser cette situation consiste à créer ses propres moyens de communication et d'en contrôler la propriété.
Dans cette perspective, à l'automne 1979, GAMIC entreprend un sondage auprès des groupes populaires pour évaluer leurs besoins et leurs problèmes de communication. Cette enquête permet de constater les besoins criants et les résultats du sondage semblent indiquer que la mise en place d'une radio communautaire serait un moyen de rétablir l'équilibre en faveur de ceux et celles qui n'ont pas accès aux médias traditionnels. Ainsi, après plusieurs rencontres avec différents groupes populaires de la basse-ville, le comité d'implantation de Radio Basse-Ville est formé en février 1980. Ce premier comité regroupe différents représentants qui vont prendre en main le travail d'implantation de la radio dans la basse-ville. À cette époque sont entrepris les premiers contacts avec le ministère des Communications du Québec, qui offre un programme de soutien financier auprès des médias communautaires (autrefois le PAMEC, aujourd'hui le PARC) et aussi avec l'Association des radiodiffuseurs communautaires du Québec (ARCQ) qui offre une aide technique aux médias en implantation.
Le ministère des Communications du Québec refuse son soutien financier à l'implantation de Radio Basse-Ville en alléguant que sa politique de soutenir un seul média communautaire par territoire ou région administrative l'empêche d'aider Radio Basse-Ville. En fait, la décision du ministère tient plus au fait qu'il est plus intéressé à subventionner les radios communautaires en régions éloignées qu'à soutenir les projets de radio en milieu urbain.
Afin de stimuler et d'activer son implantation à l'été 1980, Radio Basse-Ville entreprend des études techniques et socioéconomiques pour aider à sensibiliser le milieu à l'idée de se donner une radio communautaire en basse-ville. De plus, au cours de ce même été, des négociations sont entreprises avec l'autre radio communautaire à Québec: CKRL-MF, pour voir les formes possibles de soutien et d'aide mutuelle possible.
À l'automne de 1981, Radio Basse-Ville entreprend sa première grande campagne de membership qui lui permet d'inscrire à son actif plus d'une centaine de membres. Le 14 octobre 1981 a lieu l'assemblée officielle de fondation de Radio Basse-Ville. Lors de cette assemblée, est adopté le principe d'ouvrir les négociations avec CKRL-MF pour obtenir une tranche de leur programmation-horaire afin d'aider à la formation technique et radiophonique des bénévoles et de soutenir l'implantation de la radio. De plus, la radio élargit ses appuis dans le milieu par le soutien que lui offre le cégep de Limoilou, le CLSC Basse-Ville et la caisse populaire de Québec-est.
Au printemps de 1982, Radio Basse-Ville signe un protocole d'entente avec CKRL-MF qui lui permet de diffuser sur ses ondes une programmation de 5 heures/semaine, tous les mercredis après-midi, en direct des studios du cégep de Limoilou. Par ailleurs, une deuxième campagne de financement et de membership est lancée à l'automne de 1982, campagne dont les résultats sont très intéressants. La radio va en effet compter plus de 500 membres et le nombre de producteurs et productrices bénévoles augmente de façon régulière. Lors de l'assemblée générale de l'automne 1982, les membres décident de poursuivre le projet de collaboration radiophonique avec CKRL-MF mais, surtout, l'assemblée décide d'entreprendre les démarches nécessaires pour obtenir un permis de radiodiffusion autonome de la part du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes. Pour obtenir son permis, Radio Basse-Ville a dû présenter une étude technique au ministère des Communications du Canada, une promesse de réalisation auprès du CRTC, qui décrit en quoi allait consister sa programmation et, finalement, une étude de financement qui allait permettre d'évaluer la bonne santé financière de la radio communautaire.
Parallèlement à ces démarches officielles, les liens avec les groupes communautaires se raffinent. Le recrutement de bénévoles, tant pour la production d'émissions radiophoniques que pour l'organisation des structures et du fonctionnement de la future station, s'intensifie. Une campagne spéciale de financement et de promotion se met en branle. L'achat d'équipement et l'aménagement des locaux et des installations démarrent. Le projet suit son cours. Les audiences du CRTC ont lieu et... le permis de radiodiffusion est finalement accordé à Radio Basse-Ville.
Le 31 octobre 1984, après deux ans d'efforts intenses et soutenus et après six ans de volonté populaire, Radio Basse-Ville entre en ondes sur la fréquence de 96, 1 MHz. C'est le début de sa vie active...
Les groupes populaires qui ont participé à l'implantation de RBV sont:
* le comité de citoyens du quartier Saint-Sauveur ;
* le Comptoir alimentaire Saint-Sauveur ;
* le Mouvement d'action populaire Limoilou ;
* l'Association coopérative d'économie familiale ;
* les Ami-es de la terre ;
* la Coopérative d'habitation Chez Nous ;
* Carrefour tiers-monde ;
* la Coopérative de consommation du Faubourg.
Depuis cette époque, Radio Basse-Ville s'est surtout fait connaître par sa programmation originale et inégalée à Québec. Sa diffusion est passée de 30 à près de 115 heures/semaine et la qualité de ses émissions n'a cessé de croître. Outre sa programmation régulière et ses émissions spéciales, Radio Basse-Ville a également assuré sa présence dans le milieu populaire de Québec en participant ou en organisant de nombreuses activités qui se sont déroulées dans les quartiers du centre-ville (Fêtes de la Saint-Jean, soupe populaire, vél-o-ton, 1er mai, journée internationale des femmes le 8 mars, épluchettes, souper du Fonds de Solidarité, dépôt de mémoire sur l'urbanisme, manifestations populaires ou syndicales, soirées bénéfices, disco-mobile, etc.). Que ce soit par l'entremise des ondes ou par sa présence dans le milieu, Radio Basse-Ville a toujours été le porte-voix des sans-voix.
Si l’organisme est né sous l’appellation Radio Basse-Ville et si ce nom reste toujours son nom d’incorporation, il est maintenant convenu de parler de CKIA. Cette décision fut prise en septembre 2001, au moment où le territoire de la ville, mais aussi l’aire de rayonnement de la radio, passant de 6,8 à 350 watts, s’agrandissaient. Il s’agissait alors de mieux refléter ces nouvelles réalités.
Source: http://www.meduse.org/ckiafm/
À noter, la programmation automnale commence le 4 septembre