Les hauts et les bas de Corus
Isabelle Massé
La Presse
Les dirigeants de Corus Québec, propriétaire des stations CKOI, 98,5 FM, CKAC, Info690, 940 Montreal et CFQR nouvellement installées dans des locaux qui sentent le neuf, au centre-ville de Montréal, avaient de quoi se réjouir, cette semaine. Puisqu'il faut se lever, l'émission-phare du 98,5 FM, animée par Paul Arcand, a conservé la position de tête au tableau des quotidiennes les plus écoutées le matin (71 500 auditeurs au quart d'heure), cet été, selon les résultats d'un sondage BBM dévoilés il y a six jours.
Qui plus est, les patrons ont convaincu Arcand de rester en poste six autres années. Un record, il nous semble, pour un animateur matinal. En 2003, René Homier-Roy a signé un contrat de quatre ans. Le dernier signé par Normand Brathwaite, à CKOI, était aussi de quatre ans.
Ajoutez aux bonnes nouvelles du 98,5 FM la hausse estivale de 40% de l'écoute d'Info690, dont l'avenir semblait en péril il n'y a pas si longtemps...
Si seulement tout allait aussi bien dans les autres studios... C'est que CKOI tarde à remonter la pente. L'émission la plus écoutée du 96,9 FM ne s'est classée qu'en 35e position (Les imbéciles heureux avec Sylvain Larocque et Stéphane Fallu). L'émission du retour à la maison, Les justiciers masqués, n'a décroché que la 37e position. Et Du jus et Dufort, animée le matin par Jean-René Dufort, se classe en sixième position des émissions matinales les plus écoutées à Montréal, derrière The Andrew Carter Show de l'anglophone CJAD. Aux aurores, les jeunes auditeurs masculins sont désormais plus nombreux au poste, mais la part de marché de CKOI, avant 9h, n'est plus que de 7,5%.
Le succès du 98,5 FM pourrait pallier la baisse de popularité de CKOI. «Chaque marque doit vivre par elle-même, estime toutefois Mario Cecchini, vice-président région de Montréal de Corus Québec. Chacune a sa mission. Pour le reste (les bilans financiers), je laisse ça aux actionnaires de Corus.»
Corus approcherait-il Dufort pour signer un contrat de six ans? On en doute. «Il y a une grosse évaluation de son émission à faire, mais on travaille à long terme avec Jean-René, dit Mario Cecchini. Et un contrat de six ans, c'est exceptionnel.»
Et un contrat, ça peut se briser ou se renégocier en cours de route! Est-on assuré qu'Arcand va rester en poste encore six ans? À l'époque où il travaillait à CKAC, il avait exercé sa clause de préavis pour quitter plus rapidement la station. «Ça coûte cher aux deux parties de casser un contrat, note Paul Arcand. Il faut s'assurer que c'est du sérieux. Je ne me sauverai pas demain matin. J'ai toujours respecté mes contrats.»
«Un contrat, ça vaut ce que ça vaut, pense plutôt Normand Brathwaite. On signe par principe. CKOI m'a laissé partir (en mars dernier, alors qu'il restait deux ans à son contrat), car je n'étais plus capable de travailler. Nous pratiquons d'abord un métier humain. Si je ne suis pas heureux ou que les gens n'aiment pas ce que je fais, les patrons vont me le faire savoir.»
Tous les scénarios doivent être envisagés. Qu'arriverait-il si l'écoute de Puisqu'il faut se lever baissait soudainement à cause de l'arrivée en ondes d'un nouvel animateur à une station concurrente? Après tout, ni Patrice L'Écuyer (RythmeFM), ni Pierre Pagé (Énergie 94,3), ni André Robitaille (RockDétente), ni René Homier-Roy n'ont en main un contrat de six ans...
Source: http://www.cyberpresse.ca
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