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 39. Les États-Unis et la torture

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RedHat

RedHat


Nombre de messages : 893
Date d'inscription : 07/07/2006

39. Les États-Unis et la torture Empty
MessageSujet: 39. Les États-Unis et la torture   39. Les États-Unis et la torture EmptyMar 5 Déc - 9:15

Je lisais quelques articles sur la torture américaine et je suis tombé sur une panoplie de sites très intéressants, particulièrement wikipedia mais aussi des sites de journaux et de nouvelles. J'ai condensé cette information et j'y ai ajouté quelques commentaires. Voici:


1. Les différents groupes américains qui torturent

Il y a deux groupes distincts qui le font: l'armée et la CIA (bien que la CIA soit souvent une extension de l'armée de par ses activités paramilitaires potentiellement secrètes et son rôle d'acquisition d'information et de propagande dans les guerres). ( lien )

Les règles, pratiques, culture et tradition de la torture ne sont pas nécéssairement les mêmes dans les deux organisations.

La CIA, se spécialisant dans l'obtention d'information alors que l'armée est une force davantage répressive, est probablement beaucoup plus expérimentée et a des techniques peut-être plus élaborées pour faire parler des individus, voir des hauts dirigeants qui, normalement, préféreraient mourir que de parler. Sans minimiser, évidemment, ce que l'armée est capable de faire en matière de torture et de complicité avec la CIA.

Un exemple de cette spécialité de la CIA est la tentative de développer un sérum de vérité dans MKULTRA dans les années 60: "In 1964, the project was renamed MKSEARCH. The project attempted to produce a perfect truth drug for use in interrogating suspected Soviet spies during the Cold War, and generally to explore any other possibilities of mind control." ( lien )

La différence entre cette spécialisation de la torture et celle plus rustique, mais non moins importante, pratiquée par l'armée est l'appelation euphémistique de "technique professionnelle d'interrogation" (professional interrogation technique) tel que dit par un ancien directeur de la CIA en 2005 en référant à une forme de torture qui simule la noyade. ( lien )

La distinction entre ces deux groupes est importante pour comprendre certaines lois qui pourront être passées dans le futur, qui interdiront certains actes de torture par l'armée mais pas par la CIA: "an updated U.S. Army manual released this month, which applies to all the armed services but not the CIA, explicitly bans withholding food and water, performing mock executions, using electric shock, burning and causing other pain and waterboarding, among other techniques." ( lien )


2. L'évolution de la torture

Avec le temps, les méthodes de torture ne sont pas devenues moins violentes en tant que tel mais davantage cachées, bien que pas toujours puisqu'à Abu Ghraib, ils s'étaient pris en photos (avec leur plus beau sourire) entrain de torturer des détenus. Certaines de ces façons de cacher la torture sont:

- Les méthodes qui ne laissent pas trop de marques

"Since torture was in general not accepted in the late twentieth century, professional torturers in some countries tended to use techniques such as electrical shock, asphyxiation, heat, cold, noise, and sleep deprivation which leave little evidence, although in other contexts torture frequently results in horrific mutilation or death. Evidence of torture also comes from the testimony of witnesses." ( lien )

C'est également vrai dans d'autres domaines comme la police: ceux-ci pouvaient placer un bottin téléphonique sur la tête ou autre partie du corps d'un suspect et frapper sur le bottin, ne laissant pas de marques.

Les chocs électriques deviennent même une forme de torture acceptable aux États-Unis, j'y reviendrai plus bas.

- Les détenus fantômes (ghost detainees)

Mis dans les mains des américains, ils disparaissent du système. Quand ils sont emprisonnés, ils sont envoyés dans une unité spéciale de la prison sans passer par l'enregistrement du détenu à l'entrée. Ainsi, ils n'ont pas de numéros, pas de dossier, donc pas de preuve de leur passage à cet endroit. Ou alors ils sont envoyés dans une prison secrète de la CIA, qui consiste je crois entièrement de détenus fantômes. Il n'y a pas, non plus, de cadre judiciaire; il n'y a pas de procès, par de juges ni de démarches judiciaires quelconques.

"In November, Frederick wrote, an Iraqi prisoner under the control of what the Abu Ghraib guards called "O.G.A.," or other government agencies—that is, the C.I.A. and its paramilitary employees—was brought to his unit for questioning. "They stressed him out so bad that the man passed away. They put his body in a body bag and packed him in ice for approximately twenty-four hours in the shower. . . . The next day the medics came and put his body on a stretcher, placed a fake IV in his arm and took him away." The dead Iraqi was never entered into the prison’s inmate-control system, Frederick recounted, "and therefore never had a number." ( lien )

- La sous-traitance

C'est ce qu'a subit Maher Arar. Lisez d'abord la description du processus de sous-traitance dans le paragraphe ci-bas, et ensuite la description de ce qui est arrivé à Arar.

"Media reports describe suspects as being arrested, blindfolded, shackled, and sedated, or otherwise kidnapped, and transported by private jet or other means to the destination country. The reports also say that the rendering countries have provided interrogators with lists of questions. Although Egypt allegedly has been the most common destination, suspected terrorists have been rendered to other countries, such as Jordan, Morocco, and Uzbekistan. According to former CIA case officer Bob Baer, "If you want a serious interrogation, you send a prisoner to Jordan. If you want them to be tortured, you send them to Syria. If you want someone to disappear — never to see them again - you send them to Egypt." ( lien )

"Maher Arar, trente-quatre ans, consultant d'origine syrienne au service des télécommunications canadiennes, a été placé en détention aux États-Unis le 26 septembre 2002 alors qu'il était en transit entre un vol en provenance de Tunisie et un autre à destination du Canada. Détenu aux États-Unis pendant douze jours, il a été tiré de sa cellule en pleine nuit le 8 octobre 2002, embarqué à bord d'un avion privé vers la Jordanie, via plusieurs aéroports américains et l'aéroport de Rome en Italie ; à son arrivée en Jordanie il a été frappé avant d'être amené par la route en Syrie." (lien )

Cela met également en perspective les propos d'André Arthur qui, à une émission de Paul Arcand, affirmait que ce n'est pas le Canada qui a torturé Arar, mais plutôt la Syrie, en ne disant mot de ce contexte et de ces pratiques américaines.


3. Certaines méthodes de torture

- Noyade simulée (water boarding)

"The prisoner is bound to an inclined board, feet raised and head slightly below the feet. Cellophane is wrapped over the prisoner's face and water is poured over him. Unavoidably, the gag reflex kicks in and a terrifying fear of drowning leads to almost instant pleas to bring the treatment to a halt."

"Though the Bush administration has never formally acknowledged its use, Vice President Dick Cheney implied that he did not believe "a dunk in water" to be a form of torture but rather a "very important tool" for use in interrogations" (...) "ABC News reported that former CIA agents claimed the CIA had engaged in a modern form of waterboarding, along with five other "Enhanced Interrogation Techniques", against suspected members of al Qaeda" ( lien )

Certaines réfèrent aussi cette forme de torture à un "mock execution", soit qu'on cherche également à faire croire à la personne qu'on mettra fin à sa vie. ( lien )

- La privation de sommeil (sleep deprivation), l'hypothermie, etc.

Je n'ai pas assez d'informations, j'y reviendrai peut-être dans un autre post plus détaillé sur des méthodes de torture américaines.


4. Un cas extraordinaire des américains en action

Khalid El-Masri est un allemand plutôt ordinaire en vacance et se fait intercepter en macédoine parce que son nom ressemble à celui d'un terroriste, et est donné aux mains de la CIA. Difficile à résumer, lire: lien .

Masri a par la suite poursuivi les États-Unis (la CIA plus précisément) devant un juge américain qui a rendu décision cette année en 2006, refusant d'aller en procès prétendant: "While dismissal of the complaint deprives el-Masri of an American judicial forum for vindicating his claims .... el-Masri's private interests must give way to the national interest in preserving state secrets," Ellis wrote in a 17-page ruling." ( lien )

Des juges américains refusent d'aller en procès en citant la sécurité nationale, rendant de facto ces pratiques légalement impunissables.


5. La torture dans la culture américaine

- Les ceintures électriques (stun belts) dans les salles de cour

"As far back as the 1990s, stun belts were used to "control" prisoners, even non-violent ones. This has been used on several prisoners in the courtroom itsself, while conducting their own defense. In at least one such case to prevent the prisoner interrupting the judge verbally, and so interfere with the defense" ( lien )

"Courtroom observers said Hawkins grimaced and sat stiff as a board as he endured the eight-second current of electricity." (...) "It would be the equivalent of saying he's talking too much and walking up and hitting him with a baton." ( lien )

"In 1996 Amnesty International called on the USA to ban use and export of the machine, claiming it is a torture device that is "in direct contravention of international standards on the treatment of prisoners" ( lien )

"The use of stun belts has been condemned by Amnesty International as torture, not only for the physical pain the devices cause, but also for their heightened abuse potential, due to their perceived "harmlessness" in terms of causing inital injuries like (e.g.) ordinary police batons do." ( lien )

Ce qui rejoint l'évolution de la torture, même au point ici que la perception du publique est "que si ça ne laisse pas de marques ou pas trop de marques, ça doit être correct". À leurs yeux, donner un coup de poing serait grave, mais électrocuter ne l'est pas.
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