Une caverne d’Ali Baba pour des radios d’antanPar Julie Roy
Du monde moderne à une histoire révolue, il n’y a que quelques marches qui séparent ses deux mondes dans la demeure de Christian Nadeau. Amateur de radios anciennes depuis toujours, c’est au cours des cinq dernières, qu’il s’est constitué une véritable collection qui compte près de 350 radios.
Une musique de fond, très loin du son des radios modernes, donne une ambiance particulière à l’atelier de M. Nadeau. Mais avant d’arriver à sortir la moindre voix de ces appareils, M. Nadeau doit faire un énorme travail de réparation. « Lorsque je récupère une radio, elle ne fonctionne pas et c’est ce que j’aime, rendre la vie à des objets. »
La tâche n’est pas toujours simple, car il n’existe pas de modèle universel surtout pour des radios anciennes. Bien que M. Nadeau possède une base en électrotechnique, c’est surtout dans les livres et auprès des gens aussi passionnés que lui, qu’il puise le savoir-faire pour faire renaître ces appareils. « Je suis membre de la Société québécoise des collectionneurs de radios anciennes. Nous sommes une soixantaine et souvent, on s’échange des conseils et des informations », dit-il. Pour les pièces, aucun problème, car il possède en réserve un bon nombre de lampes récupérées ici et là et pour les autres pièces, elles sont toujours fabriquées, sinon, il n’hésite pas à les concevoir lui-même.
C’est au marché aux puces que M. Nadeau s’est procuré sa première radio. Par la suite, c’est par le fruit du hasard qu’il s’est constitué une véritable collection. D’ailleurs, il doit une fière chandelle à un ancien beau-frère. « Mon ancien beau-frère avait acheté plusieurs radios anciennes, lorsque ma sœur s’est séparée, elle me les a données sachant que je collectionnais. ». Selon lui, sa collection est difficile à évaluer financièrement, car 80 % des postes proviennent de ce qu’il a amassé ici et là et grâce à des dons de connaissances.
Les visiteurs sont rares à avoir la chance d’entrer dans cet antre, mais ceux qui en ont l’occasion peuvent découvrir de véritables œuvres d’art. Loin des matériaux modernes, les premières radios étaient faites de bois que les artisans travaillaient avec soin pour leur donner du style. « Tout était fait à la main, même les boutons étaient travaillés », mentionne M. Nadeau. D’ailleurs, déplacer ces meubles vous demandera un effort physique incroyable tellement ils sont lourds. « J’ai déjà amené certains modèles à l’école pour faire une exposition, mais ça n’a pas été simple, car vous ne pouvez pas bouger ces radios comme bon vous semble. »
La plus vieille pièce, qui orne l’atelier, est une radio des années 30.
Cette radio des années 30 coûtait à l’époque 80 $, une fortune pour cette période. En plus, les gens devaient la monter eux-mêmes. « Les prix ont baissé après la Deuxième Guerre mondiale », raconte M. Nadeau.
Il n’existe pas de cours pour apprendre comment réparer des radios à lampe, mais M. Nadeau peut compter sur ses talents manuels et surtout sur cette passion de redonner une vie aux objets. « Quand j’étais petit, aussitôt qu’il y avait un problème, je défaisais le piano, la télé. Mon père a été très patient avec moi », raconte M. Nadeau.
Source: http://www.laction.com