Le multirécidiviste du Conseil de presse
Le Conseil de presse du Québec vient de retenir quatre plaintes, dont trois en partie seulement.
La plainte retenue en totalité est presque un exposé magistral de tout ce qu’il ne faut pas faire en journalisme. Elle vise un multirécidiviste du Conseil, le journal Le Bruchésien de Sainte-Anne des Plaines et son président- éditeur-journaliste-directeur-des-ventes Pierre Limoges.
Le Bruchésien et son éditeur reçoivent un «blâme sévère» pour :
-Avoir mis de côté certains faits dans ses textes et avoir ainsi déformé des événements
-Avoir utilisé le terme «scandale» pour décrire une situation alors qu’aucun fait n’a été fourni pour justifier ce jugement
-Avoir multiplié les insinuations et les affirmations non fondées à l’égard du plaignant
-Avoir confondu les genres journalistiques en mêlant dans les mêmes textes les faits, les opinions personnelles et les analyses
-S’être placé en apparence de conflit d’intérêts
-Avoir occupé simultanément des fonctions incompatibles comme le journalisme et la direction des ventes.
Par ailleurs le Conseil souligne un danger qui peut découler de l’utilisation des blogues par les journalistes. Ainsi, un grief est retenu contre Patrick Lagacé, alors au Journal de Montréal, pour avoir utilisé son blogue pour ridiculiser le chef syndical Jean Lapierre que le journaliste couvrait comme journaliste dans le Journal. Le Conseil rappelle que les journalistes ont un devoir de réserve pour préserver leur crédibilité professionnelle et que le droit de réponse des journalistes aux commentaires des lecteurs doit s’exercer dans le plein respect des personnes, ce qui exclut le dénigrement et les insultes. Mais le Conseil ajoute à cette occasion qu’un journaliste ne devrait pas écrire des articles d’information en même temps que des articles d’opinion sur le même sujet. Le changement de plateforme de diffusion, du journal écrit au blogue par exemple, n’invalide pas ce principe.
Dans un autre cas qui vise The First Informer des Iles-de-la-Madeleine, le Conseil rappelle que dans les cas où une nouvelle traite de situations controversées, le média doit faire une mise en contexte et tenter d’obtenir la version des personnes visées par le reportage. Ce qui n’avait pas été fait dans le cas de la plainte étudiée par le Conseil. Plus encore, le journal n’a pas accepté de donner un droit de réplique à la personne qu’on avait attaquée sans chercher à obtenir sa version des faits.
Le Conseil a par ailleurs dû rejeter certains éléments de quelques plaintes puisque les faits ne pouvaient être établis, les parties soutenant des versions contradictoires. Dans un cas par exemple le plaignant disait avoir été mal cité et le journaliste soutenait avoir rapporté fidèlement ses propos. Le Conseil ne peut enquêter sur la véracité des faits allégués s’ils sont contestés et qu’on ne dispose que de la parole de l’un contre la parole de l’autre.
Source: FPJQ
Pour plus de détails, je vous invite à visiter le http://www.conseildepresse.qc.ca