TVA exige le retrait de ses clips de YouTube
Hugo Dumas
La Presse
Après avoir toléré pendant plusieurs semaines que ses clips demeurent sur YouTube.com, TVA a fait volte-face et exigé le retrait immédiat de tout son contenu du populaire site américain, qui appartient à Google.
Sortant les crocs, Quebecor Média, le propriétaire de TVA, a expédié une mise en demeure à YouTube à la fin de la semaine dernière. En fin de journée hier, YouTube avait débranché le désormais célèbre extrait de la famille Dion chez Éric Salvail, mais les internautes pouvaient encore se régaler de plusieurs vidéos du Coeur a ses raisons.
Au début du mois, le groupe Rock et Belles Oreilles a posé le même geste, voulant protéger les droits d'auteur de son Bye Bye qui avait ressurgi sur YouTube et Daily Motion. Pas plus tard qu'il y a 10 jours, TVA avait pourtant choisi de ne pas combattre ce nouvel ordre numérique, estimant que ces extraits en ligne servaient à mousser les émissions du réseau. D'ailleurs, le numéro raté du clan Dion a été vu plus de 220 000 fois depuis novembre, avant de disparaître, hier.
Pourquoi le réseau TVA a-t-il changé son fusil d'épaule? Parce que certaines de ses émissions ont été téléversées en totalité sur certains sites Web, répond Luc Lavoie, vice-président exécutif chez Quebecor. Selon lui, pour un court clip, TVA ne va pas remuer ciel et terre. «Un clip, c'est correct. C'est cute, c'est un moment de télévision dont tout le monde va se souvenir, pour les bonnes ou pour les mauvaises raisons», enchaîne-t-il. Mais pas question de tolérer une émission complète en ligne. «Au début des années 80, on se plaignait que les heures de grande écoute étaient monopolisées par des émissions américaines comme Hawaï 5-0 et La petite maison dans la prairie. Là, nous avons des émissions produites ici qui se retrouvent sur un support américain (YouTube). Un support américain qui s'abreuve à nos produits, nos créateurs et nos droits de propriété. Un support américain qui gobe nos contenus, qui vend de la pub et qui fait de l'argent là-dessus. Et moi, je n'ai plus aucun contrôle sur quoi que ce soit? C'est impensable», martèle Luc Lavoie.
Selon lui, cette pratique met en péril toute l'industrie québécoise et canadienne de la télévision. «C'est une question de survie», lance-t-il. Dans un mois, les internautes pourront rendre disponibles des extraits d'émissions sur le site EspaceCanoe ( www.espacecanoe.com ), soutient Luc Lavoie. Hybride entre MySpace et YouTube, le site EspaceCanoe appartient au groupe Quebecor.
Source: http://www.cyberpresse.ca