La FPJQ dénonce les pressions de Harper sur les journalistes
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec dénonce la vague d’annulation de la dizaine d’interviews que des membres du cabinet Harper devaient donner à des journalistes de Radio-Canada. Ces interviews étaient programmés depuis longtemps.
Ce boycott, qui a duré de vendredi dernier 19 janvier au mercredi 24 janvier, lance le message à la presse qu’elle doit se tenir tranquille. Il a découlé directement d’un reportage critique de Radio-Canada sur la gestion des sables bitumineux par le gouvernement conservateur.
Un gouvernement qui veut punir la presse pour un reportage défavorable à son égard donne l’image d’un gouvernement qui veut contrôler l’information. Cela doit être dénoncé avec la plus grande vigueur.
Les élus ont des comptes à rendre à la population. S’ils ne sont pas forcés de répondre positivement à toutes les demandes d’interviews, ils ne peuvent pas à l’inverse les refuser systématiquement à un média à titre de mesure de représailles.
Le gouvernement a bien sûr le droit de porter plainte s’il juge qu’un reportage à son endroit n’est pas conforme à la déontologie journalistique. Il existe pour cela des instances accessibles aux citoyens. L’ombudsman de Radio-Canada en est une, que le gouvernement Harper a utilisé.
Cependant, malgré l’indépendance de Radio-Canada et malgré l’indépendance de la fonction d’ombudsman, il apparaît plus approprié que la plainte soit examinée par le Conseil de presse du Québec. Celui-ci ne relève pas ultimement d’un gouvernement qui vote son budget et qui nomme son président. Selon le vieil adage, il ne suffit pas en effet que justice soit rendue mais aussi que les apparences de la justice soient préservées.
Source: FPJQ