Le député de Huntingdon poursuit le maire Gendron pour un million
Hugo Dumas
La Presse
C'est Huntingdon contre Huntingdon. Estimant avoir été traîné dans la boue, le député libéral de Huntingdon, André Chenail, a déposé hier une poursuite de 1 075 000 $ contre le maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, et la station de radio qui lui fournit un micro, le 98,5 FM.
André Chenail réclame 750 000 $ à Stéphane Gendron personnellement, révèle le document de cour obtenu par La Presse. La somme restante - 325 000 $ - est demandée conjointement au maire de Huntingdon et à son employeur, le 98,5 FM, une station du groupe Corus.
Même si plusieurs des insultes envers André Chenail ont été lancées à l'émission matinale L'avocat et le diable, la poursuite ne vise ni TQS ni son actionnaire principal, Cogeco. Rappelons que TQS a congédié le maire Gendron, à la mi-décembre, pour ses écarts de conduite.
En résumé, le député provincial - et agriculteur - André Chenail reproche au maire Gendron d'avoir porté atteinte à sa réputation plusieurs fois, sur une période s'étirant du 20 septembre 2004 jusqu'à tout récemment.
Dans sa poursuite, déposée hier au palais de justice de Montréal, André Chenail détaille exhaustivement toutes les formules et tournure de phrase que le maire a employées pour le décrire.
Stéphane Gendron aurait insinué qu'André Chenail «ne savait pas lire et qu'il en avait les preuves». Le maire de Huntingdon aurait aussi tourné en ridicule «la façon de s'exprimer» du député.
De plus, Stéphane Gendron aurait prétendu que le député Chenail faisait partie «du club des crottés». Il l'aurait notamment traité de «maudit menteur», de «back bencher», de «députain» et «de maudite crapule» qui abuse des travailleurs mexicains. Sur son rôle de député d'arrière-ban, Stéphane Gendron en aurait rajouté en ridiculisant les fonctions de «rubber stamp» et de «plante verte» d'André Chenail, qui s'est «incrusté après 17 ans de back benching».
Le député André Chenail allègue que Stéphane Gendron se venge sur toutes les tribunes parce qu'il s'est opposé publiquement, en 2004, à l'implantation d'un couvre-feu pour les jeunes de Huntingdon. Le député et le maire de Huntingdon ont souvent eu des accrochages dans le passé.
Joint hier, le directeur de la programmation du 98,5 FM, Yves Bombardier, n'a pas commenté, préférant lire la poursuite en entier avant de se prononcer.
Source: http://www.cyberpresse.ca