Julie Couture de LCN encore menacée de mort
Hugo Dumas
La Presse
Julie Couture, la coanimatrice de l'émission matinale de la chaîne LCN, a peur. Quand elle sort, elle cale son chapeau jusqu'aux yeux et gare sa voiture dans le stationnement sous-terrain de l'édifice de TVA, boulevard De Maisonneuve.
Depuis février 2006, un résidant de Sainte-Foy, Guillaume Gaspar-Aulagnon, 21 ans, souffrant de troubles mentaux, a une fixation malsaine sur la journaliste-animatrice. Fixation qui frise l'obsession. En moins d'un an, il a appelé plus d'une centaine de fois aux bureaux de TVA-LCN pour y laisser des messages de menaces de mort de type «je veux la tuer». Il a gribouillé, au crayon feutre, des slogans peu élogieux à l'endroit de Julie Couture dans des abribus et des cabines téléphoniques de Québec. Il a aussi distribué des tracts menaçants et peint des graffiti injurieux sur des camions, toujours à Québec. Le conducteur d'un de ces camions a même roulé jusqu'à Magog avant de se rendre compte qu'il avait été vandalisé.
Julie Couture a avisé la police et croyait que ce cauchemar s'arrêterait avec le plaidoyer de culpabilité qu'a enregistré Guillaume Gaspar-Aulagnon, le 20 juillet dernier, au palais de justice de Québec. Le jeune homme, soigné à l'institut Robert-Giffard, a finalement été déclaré non responsable de ses actes en raison de ses problèmes de santé mentale. Il n'a jamais mis ses menaces à exécution, mais l'enquête a révélé qu'il cherchait à s'acheter une arme.
À la mi-décembre, toujours hospitalisé à Robert-Giffard, Gaspar-Aulagnon a rappelé TVA et répété ses menaces de mort. Selon nos informations, il aurait également contacté un ancien compagnon de cellule de la prison d'Orsainville (en banlieue de Québec) en lui affirmant qu'il voulait «tuer Julie Couture» et qu'il désirait se procurer une arme. Cet ex-détenu a transmis l'information à la police de Québec. Ouverture d'un nouveau dossier.
Le mois dernier, Gaspar-Aulagnon a encore été accusé d'avoir proféré, à plusieurs reprises, des menaces de mort à l'égard de Julie Couture, précise l'avocat de la Couronne attitré à la cause, Steve Magnan.
Jointe hier, Julie Couture, qui a grandi à Québec, n'a pas commenté et a dirigé nos questions à Me Magnan. Selon les informations de La Presse, la journaliste, qui a aussi travaillé à l'émission Matin Express de RDI, a exprimé des doutes sur l'efficacité de la surveillance mise en place autour de Guillaume Gaspar-Aulagnon. Comment a-t-il pu avoir accès à un téléphone aussi facilement avec les antécédents de menaces de mort pesant sur lui?
À Robert-Giffard, la porte-parole, Catherine Lessard, a refusé de commenter ce cas précis. Confidentialité des dossiers, plaide-t-elle. Selon Mme Lessard, les patients de Robert-Giffard peuvent recevoir et faire des appels téléphoniques, mais ce privilège peut leur être retiré s'ils en font un mauvais usage.
Guillaume Gaspar-Aulagnon a eu d'autres démêlés avec la justice. Le 27 juin 2006, il a commis un hold-up dans un motel du boulevard Hamel et a trouvé refuge au bar de danseuses Le Carol, situé tout près. Les policiers l'ont retrouvé caché dans les toilettes de l'établissement. À la mi-janvier 2007, le jeune homme a comparu pour une affaire d'extorsion survenue à Robert-Giffard. À la pointe d'un crayon, il aurait dérobé la carte de débit et le NIP d'un autre patient, pour ensuite effectuer des retraits dans le compte.
TVA n'a pas commenté cette histoire hier. Aux côtés de Karine Champagne, Julie Couture occupe les ondes de LCN du lundi au vendredi, entre 5 h et 10 h. L'avocat de Gaspar-Aulagnon, François Cauchon, n'a pas rappelé La Presse. Un tribunal administratif a jugé que le jeune homme demeurerait en observation à Robert-Giffard jusqu'en février 2008. Il sera de retour en cour le vendredi 23 mars.
Source: http://www.cyberpresse.ca