TVA a manqué à son code de déontologie
Mario Cloutier
La Presse
Un comité de surveillance indépendant a décidé que TVA avait contrevenu à son propre code de déontologie, approuvé par le CRTC, en ne respectant pas l'étanchéité entre la salle de rédaction du télédiffuseur et celles du Journal de Montréal et du Journal de Québec.
Il s'agit d'un premier cas d'entorse au code de déontologie de TVA qui a été imposé et approuvé par le CRTC en 2001 comme condition de licence. Ces règles cherchent à assurer l'indépendance et l'étanchéité des salles de nouvelles du Groupe TVA, incluant LCN, et de celles de Quebecor Média inc. (QMi), chapeautant le Journal de Montréal et le Journal de Québec.
«Le Comité [de surveillance] estime qu'on a franchi ici la limite acceptable. [...] Un professionnel de l'information de TVA, engagé dans un travail de couverture de nouvelles sur un événement comme la guerre au Liban, ne peut donc «transmettre» d'informations à un professionnel de l'information de QMi», peut-on lire dans la décision du comité.
Cet avis répond à une plainte du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM) déposée en décembre dernier. Elle traitait du travail de l'envoyé spécial Michel Jean au Liban qui faisait également un compte rendu dans les journaux de Quebecor par l'entremise d'un journaliste de la salle de rédaction des quotidiens.
«Nous sommes heureux de voir que le comité mis sur pied par QMi a validé la nécessité pour l'empire Quebecor de respecter son propre code de déontologie», a fait savoir hier la présidente du STIJM, Chantal Léveillé.
Du même souffle cependant, le syndicat est déçu du rejet de deux autres plaintes portant également sur l'indépendance des salles de rédaction. Le comité a erré dans ces décisions, selon les syndiqués, en reprenant «le discours des hauts dirigeants» de la compagnie.
«Nous déplorons que seul un comité formé par Quebecor Média soit en mesure d'examiner si les conditions de licence [du CRTC] comme celle portant sur l'étanchéité des salles de rédaction sont respectées», ajoute Mme Léveillé.
Les autres plaintes portaient sur : les chroniques hebdomadaires du journaliste de TVA, Dominic Arpin, publiées dans les journaux de Quebecor; et l'enquête sur l'eau des piscines publiques réalisée, diffusée et promue comme étant une enquête mixte TVA, Le Journal de Montréal et Canoë.
Le comité de surveillance a rejeté les motifs des plaintes. Dans le premier cas, le groupe estime que les chroniques ne sont pas des nouvelles et ne contreviennent pas à l'indépendance des salles de rédaction. Quant à l'enquête mixte, le comité indique qu'il s'agit d'une pratique commune et qu'aucun élément du Code de déontologie de Quebecor n'en fait pourtant mention.
Source: http://www.cyberpresse.ca