Télévision - Un journaliste noir à TF1
Paris -- Le journaliste noir Harry Roselmack, originaire des Antilles françaises, doit faire ses débuts aujourd'hui sur la chaîne privée TF1 pour présenter pendant l'été le journal télévisé le plus regardé de France.
En 2005, le 20 heures de TF1 a réuni en moyenne 8,8 millions de téléspectateurs, selon des chiffres cités par la chaîne.
Né en France dans une famille originaire de l'île de la Martinique, âgé de 33 ans, Harry Roselmack a déclaré à l'AFP qu'il «n'aborde pas [son] travail avec un esprit militant, mais de la façon la plus professionnelle possible».
Salué pour son professionnalisme, sa télégénie et son aisance devant les caméras de la chaîne cryptée Canal+ et i-Télé (chaîne d'information en continu du groupe Canal+) où il présentait des journaux la saison dernière, Harry Roselmack est membre du Club Averroès, qui défend l'image des minorités dans les médias.
«Le thème qui m'intéresse, dit-il, c'est la diversité; et la diversité, c'est tout le monde, pas seulement les Noirs. Il y a en France un problème de représentation qui touche les Noirs, certes, mais aussi les autres communautés ethniques, les Maghrébins, les Asiatiques qu'on voit très peu. Il y a aussi des problèmes de déséquilibre hommes-femmes. J'espère que cela va impulser un mouvement, beaucoup plus large que les médias, dans le sens de la diversité», a-t-il ajouté.
Sa nomination en mars pour présenter le 20 heures pendant les vacances du titulaire du poste (le journaliste vedette Patrick Poivre d'Arvor) avait été saluée comme «un très beau symbole», une «sacrée avancée» et «un signal fort».
Après les émeutes dans les banlieues françaises, à forte population d'origine immigrée et antillaise, à l'automne 2005, le président Jacques Chirac avait demandé aux chaînes publiques et privées de faire un effort en faveur de la représentation de la diversité ethnique du pays sur les écrans.
Sur la chaîne publique France 3, la journaliste noire Audrey Pulvar, également d'origine martiniquaise, est depuis septembre 2005 titulaire de la présentation du journal 19/20.
Mais le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), le gendarme de l'audiovisuel, Dominique Baudis, estime qu'il reste «encore trop d'écart entre la réalité de la société française et sa représentation à l'antenne».
Source: http://www.ledevoir.com