Les sites Internet de stations radiophoniques :
Depuis quelques années, pour une raison que j'ignore d'ailleurs, les gestionnaires de plusieurs stations radiophoniques, d'un peu partout à travers le monde, ont ressenti le besoin de se doter de portails, dans certains cas surdimensionnés, pour jeter de la poudre aux yeux des auditeurs. Comme s'il fallait un site Internet clinquant pour que ta programmation soit meilleure.
Pendant que les sites Internet grossissaient à vue d'oeil, comme le bouton dans la face d'un adolescent à l'approche de son premier rendez-vous galant, la programmation locale, elle, fondait comme une peau de chagrin. Comme si les deux auditeurs (?!?) gagnés en France et le seul Californien un peu intéressé par des nouvelles d'ici allaient compenser pour le désintéressement manifeste dont font preuve les auditeurs de par chez nous. Wow !
Comme des Elvis Gratton de l'Internet, chacun proteste à qui veut bien l'entendre qu'il ne s'agit pas d'un simple site Internet, mais d'un GROS site Internet.
Que je sache, la radio, ça se passe dans les oreilles, pas dans les yeux. Premièrement.
Ensuite, la radio, n'est-ce pas là le média de proximité numéro un ? Et pourtant, j'ai entendu dans plusieurs marchés et à plusieurs occasions, des radios qui reprenaient le lundi matin des articles de l'hebdo local paru le samedi précédent...
Des radios se sont dotées de sites à faire rougir même les grosses corporations de ce monde : météo, manchettes, résultats de loteries, conditions routières, etc.
Mais, avec tout ça, ça donne quoi de faire des bulletins de météo à chaque demi-heure si n'importe qui n'a qu'à accéder à ton site Internet au moment où il le veut pour l'avoir ?
Ça ne fait certainement pas trop vendeur d'aller voir ensuite un annonceur et d'essayer de lui faire commanditer ta météo.
Puis, si t'essaies de lui vendre, au lieu de la commandite en ondes, le bandeau de la météo sur ton site Internet, il va te répondre quoi, tu penses, le client local ?
Après ça, les gestionnaires se mettent en mode panique : « Comment se fait-il que les gens ne nous écoutent plus ? »
Même chose pour la presse écrite. J'connais un gars, comme ça, qui a voulu tout mettre un jour le contenu de son journal ensoleillé de la région de Québec sur l'Internet. Le gars s'est royalement planté et les ventes s'en sont ressenties.
Comprenons-nous bien. Je n'ai rien contre les sites Internet, mais encore faut-il qu'ils soient bien faits. Trop, dans la vie, c'est comme pas assez, dirait le vieux dicton.
« Comment ça se fait, M. Chose, que vous ne diffusiez plus les résultats de loteries le samedi matin ? Moi, j'aimais ça. Puis, ça nous faisait une bonne raison d'ouvrir la radio, en plus. »
Et le gars de répondre : « J'ai un site Internet ! Un gros site Internet. »