Un plan de relance pour radio 911: Un groupe d'hommes d'affaires s'engage à investir 55 000$
par Hugo Lemay
Les problèmes de rayonnement des ondes de la radio local CFUT sont en voie de se résoudre. L'OSBL amorce une transition pour devenir coopérative. Un groupe de gens d'affaires et d'institutions est en voie d'investir pour augmenter sa puissance d'antenne.
Il faudra environ 150 000$ pour recapitaliser et augmenter la diffusion de la station shawiniganaise Radio 911. Passionné par la radio locale, le grand-mérois Claude Vallée a réuni dix investisseurs qui se sont engagés à allonger chacun 3000$ pour former une coopérative. D'autres sont prêts à injecter de 500$ à 1500$. Il a rencontré le conseil d'administration la semaine dernière avec 55 000$ à mettre sur la table.
«Je crois en l'achat local et je veux savoir ce qui se passe à Shawinigan. Je suis déterminé à garder la station en ondes», confie M. Vallée. «Si nous n'agissons pas maintenant, demain il sera trop tard. C'est que je veux que les gens comprennent. Avons-nous envie de voir Shawinigan vivre une autre fermeture?»
Outre les partenaires privés, M. Gilles Lafrenière, membre du conseil d'administration, est en pourparlers avec le milieu institutionnel comme la Commission scolaire, le Collège Shawinigan, le CLD, la SADC et la Chambre de commerce pour grossir les rangs de la coopérative naissante. «La radio a une mission sociale à remplir et aussi un rôle éducatif à jouer. Nous voulons conserver l'esprit qui nous animait au départ.»
Il déplore toutefois l'absence de gens d'affaires à la table du CA «pour créer un effet d'entraînement, une dynamique d'affaires.»
À l'heure actuelle, le CA peine à maintenir la barque à flot. Les revenus publicitaires locaux rivalisent avec les pires scénarios. «La publicité nationale dépasse nos espérances, ce qui est exceptionnel pour une radio qui en est à sa première année», mentionne le directeur général Pierre-Yves Rousselle. On peut en effet y entendre des réclames de Wal-Mart et Tim Horton, entre autres.
L'afflux publicitaire est facilité par le fait que Shawinigan constitue un ancien territoire de mesure de l'auditoire de la maison BBM. La publicité nationale constitue en ce moment la moitié des revenus.
Augmentation de la puissance
L'antenne émettrice du 91,1 FM, postée sur le toit du Séminaire Sainte-Marie, diffuse à une puissance de 250 watts. Si l'on capte bien la fréquence en auto, elle a par contre de la difficulté à «percer les murs» des maisons et des commerces où elle est plus difficile à syntoniser. Ce qui diminue d'autant l'achalandage publicitaire.
Une nouvelle étude technique sera réalisée sous peu par un ingénieur accrédité par Industrie Canada pour déterminer la puissance nécessaire à couvrir efficacement le Centre-Mauricie et Mékinac. Du côté de la station, on soupçonne que la puissance requise pourrait coûter aux alentours de 30 000$.
Le processus pourrait prendre un an car il faudra soumettre une nouvelle demande aux audiences publiques du CRTC. Les prochaines se tiendront le 28 mai. «Je crois que nous pourrions être prêts à temps», mentionne Claude Vallée avec optimisme.
Un changement de fréquence n'est pas à écarter non plus. Avec une puissance augmentée, le 91,1 FM pourrait «déborder» sur le 90,9 de Radio Galilée de Québec et les 89,3 (Centre-du-Québec) et 89,9 (Mauricie) de la station religieuse Radio Ville-Marie.
Campagne de promotion
Radio 911 entend se montrer proactif d'ici l'augmentation de puissance. «Des gens de tous les horizons serrent les coudes en ce moment pour sauver la radio locale. Nous allons miser sur l'écoute dans les autos dans notre prochaine offensive publicitaire. Par exemple en affichant des bannières en ville», explique Pierre-Yves Rousselle.
C'est aussi ce que croit Claude Vallée. «Je souhaite que nous amenions les gens à changer de poste dans l'auto. Il faut que la station soit visible. Imaginez qu'on lance en ondes qu'on peut aller chercher une tasse, un autocollant de Radio 911 chez Pétro-Canada, ça va créer un effet boule de neige.»
Bien que situation financière soit précaire à l'heure actuelle, la station née au SSM ne se trouve pas en danger de fermeture immédiate. «Sauf qu'à plus long terme, nous souhaitons consolider les assises en versant des salaires décents au personnel», souligne pour sa part Gilles Lafrenière.
Source: http://www.lhebdomekinacdeschenaux.com