Chute des revenus publicitaires: Le déficit atteindrait 600 000 $ à CKRS
Serge Lemelin
Le Quotidien
Un peu plus de deux ans après avoir fait l'acquisition de CKRS Radio, Corus Québec n'a pas réussi à régler son principal problème qui consiste à rentrer des revenus à la hauteur des attentes suscitées par de bonne cotes d'écoute.
CKRS anticipe un déficit de 600 000 $ pour l'année financière qui se termine en août, le double de l'année précédente qui était déjà une des plus mauvaises de la station.
La chute dramatique des revenus publicitaires est d'autant plus dramatique que le budget de l'entreprise se situe autour de 1,5 million $ pour une vingtaine d'employés réguliers et à temps partiel.
Le 24 mai dernier, le vice-président réseau de Corus Québec Jacques Papin a rencontré le personnel pour faire le point après avoir mis fin à l'emploi du directeur des ventes de la station, Yves Lavoie et de celui d'une représentante commerciale.
La rencontre se voulait rassurante pour l'avenir de la station et des gestionnaires locaux. Par contre, M. Papin était à la recherche d'un directeur général depuis au moins 24 heures pour remplacer l'actuel titulaire, Michel Gagnon, comme en fait foi un appel d'offres de service paru la veille sur le réseau interne de communications.
La rumeur placerait Michel Gagnon, un représentant publicitaire d'expérience, à la tête du service des ventes de la station pour tenter de ramener les annonceurs.
Le principal intéressé n'a pas voulu faire de commentaire, préférant laisser la direction de Corus Québec faire les annonces appropriées en temps et lieu. Le porte-parole de Corus n'a pu être joint.
Revenus
Au moment d'acquérir CKRS en février 2005, le président de Corus Québec, Pierre Arcand avait déjà identifié le problème en ces termes. "Nous n'avons pas un problème de programmation parce que nous avons fait le plein d'audience, mais il semble qu'il y ait un problème de réception de la part de certains annonceurs. Nous avons un message pour eux: si vous croyez en l'information, considérez CKRS comme une priorité."
Deux ans plus tard, le problème a empiré.
En effet, les sondages BBM font régulièrement état d'une position enviable de CKRS en termes de parts de marché local et régional, sans générer de revenus publicitaires additionnels. D'autres stations, notamment le compétiteur CKYK-FM, sont rentables avec moins de parts de marché.
FM
Corus Québec ne prévoit pas de redressement à court terme, du moins pour l'exercice 2007-2008 où elle anticipe un déficit additionnel de 600 000 $, ce qui porterait la note à 1,2 million $ en deux ans. La patience du radiodiffuseur envers la faible performance des rentrées publicitaires peut s'expliquer par le passage prévu de CKRS à la bande FM le 24 juin prochain. Des tests seront d'ailleurs effectués dès le 1er juin pour vérifier la qualité de la captation du signal du nouveau 98,3 FM.
L'arrivée d'une nouvelle direction générale pourra aussi être l'occasion de ramener l'harmonie au sein du personnel de la station qui est à couteaux tirés. Plusieurs employés ont d'ailleurs eu recours au processus interne de plainte prévu à la politique contre le harcèlement au travail et un grief a été récemment déposé à ce sujet.
La convention collective de travail est expirée depuis deux ans.
Source: Le Quotidien, via http://www.cyberpresse.ca