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| Chronique de l'insolite II: escroquerie commerciale partie 1 | |
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Achetez-vous des produits dits équitables présentement? | 1- Oui | | 20% | [ 1 ] | 2- Non | | 80% | [ 4 ] |
| Total des votes : 5 | | |
| Auteur | Message |
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Carl Fiset
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 12/04/2006
| Sujet: Chronique de l'insolite II: escroquerie commerciale partie 1 Ven 23 Juin - 12:12 | |
| Pour continuer dans le domaine du commerce de détail, j'ai décidé de vous entretenir un peu de certains types de commerces aux fonctionnements particuliers. J'en avais quatre dans la mire, j'ai décidé d'en faire des textes séparés: le commerce équitable, la compagnie American Apparel dans ce texte-ci et dans un dernier texte, nous verrons Amway et Mellaleuca qui sont quelque peu semblables dans leur fonctionnement.
Le phénomène du commerce équitable s'accroît depuis quelques années. Dans plusieurs marchés d'alimentation, comme IGA, Métro et d'autres, on offre des produits dits équitables comme du sucre, du café et des céréales. Ces produits qui sont vendus plus chers que leurs équivalents du côté "inéquitable" sont sensés améliorer le sort des producteurs locaux en leur versant la juste part de la valeur monétaire de ce qu'ils produisent comme récolte. Par exemple, pour une production de graines de café, sur le marché international, la poche de 10 kg vaut 10$, avec le commerce équitable, on essaie d'en donner davantage. On se permet des ajustements aussi si l'action du café est plus élevé que la valeur "équitable" afin d'acotter le prix avec la valeur de l'action si j'ai bien compris (selon www.commerceequitable.org ).
Les organismes qui chapeautent le commerce équitable fonctionnent un peu comme une oeuvre de charité. Un article qui décrit et commente l'esprit de ces organismes a paru sur le site du Québécois Libre en mai 2004 ( http://www.quebecoislibre.org/04/040515-3.htm ). Même qu'au Québec, il s'agit entre autres (car il y en a plusieurs) d'une branche d'Oxfam-Québec. Évidemment qu'il y a en a d'autres organismes qui supportement le commerce équitable. La seule différence est qu'ils ramassent les sommes pour se financer sur le prix du produit équitable que vous achetez. En France, toujours selon commerceéquitable.org, le prix d'un produit est fixé comme ce qui suit:
5 % va au transport: transport lui-même, dédouanage, frais autres liés au transport et aux activités aéroportuaires, etc.;
30 % va au fonctionnement de l'organisme de commerce équitable de la région avec tout ce que ça comporte: développement de nouveaux marchés, fonctionnement de base, promo, etc.;
40 % va aux distributeurs;
15 % va au gouvernement français par la Taxe de Vente (TVA);
10 % va aux producteurs.
Pour le moment, je vais me permettre deux commentaires. Le fait que 30 % du prix du produit aille à l'organisme lui-même me laisse perplexe. L'organisme qui est censé aider les produits semble est une business elle-même qui nous essaie de nous culpabiliser et de nous faire brailler dans leurs messages pour nous inciter à acheter leurs produits équitables. Au lieu d'acheter le produit qui nous convient, on achète un produit moral ou une cause.
L'autre commentaire vise en plus les distributeurs. C'est payant de vendre ces produits. Dans une entreprise privée, on chercherait à réduire les coûts au maximum afin de vendre son produit à coût concurrentiel. Mais c'est pas le but je crois de ces organismes de produits équitables. Y'aurait un dégraissage à faire de ce côté-là. Ce qui, au départ, apparaît comme une entreprise de vertu ave de bonnes intentions, semble se draper des mêmes couvertures que celles dénoncées, en ramassant sa part du gâteau. Comme quoi l'altruisme pur n'existe pas chez les humains...
Donc, pourquoi j'irais payer plus cher mon café pour donner de l'argent à un organisme dont je ne sais pas ce qu'ils vont réellement en faire. Pour prendre le marché d'aplomb, il faudrait vendre moins cher ou le même prix pour créer un attrait chez le consommateur. Y'en a d'autres dans la chaîne de production et de vente qui en souffriraient peut-être. En plus, 10 % pour les producteurs. Pourquoi pas 15 ou même 20 %?
Si vous voulez voir des exposés moralisateurs ou d'autres détails flous sur le commerce équitable, vous pouvez aller sur leurs sites internet: Québec - www.commerceequitable.com , France - www.commerceequitable.org . À partir de là, des liens sont proposés vers d'autres sites qui supportent l'idée de produits dits "équitables". J'attends vos commentaires.
Dernière édition par le Sam 24 Juin - 1:11, édité 2 fois | |
| | | Admin Admin
Nombre de messages : 2608 Localisation : Québec Date d'inscription : 07/04/2006
| Sujet: Re: Chronique de l'insolite II: escroquerie commerciale partie 1 Ven 23 Juin - 16:36 | |
| Bien intéressant...je ne savais pas grand chose sur le commerce équitable, afin d'en aprendre encore plus je vais lire un peu sur le sujet et donner mes commentaires par la suite... | |
| | | Carl Fiset
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 12/04/2006
| Sujet: Re: Chronique de l'insolite II: escroquerie commerciale partie 1 Mar 2 Jan - 12:30 | |
| Je rajoute ici d'autres éléments concernant ce dossier. http://journaldelarue.wordpress.com/tag/commerce-equitable/ - Citation :
Chien de garde pour produit équitable
Carle Bernier-Genest
Pour être étiqueté produit équitable, il faut que le produit respecte 5 principes: le juste prix, le commerce direct, un engagement à long terme et l’accès au crédit, un développement communautaire et écologique ainsi qu’une gestion démocratique et transparente.
Pour s’assurer du respect de ces 5 principes, un système de certification est mis en place afin de vérifier que toute la chaîne d’approvisionnement correspond aux critères du commerce équitable.
Certification des producteurs
En premier lieu, le contrôle s’effectue auprès des paysans qui cultivent la matière première ou conçoivent le produit. La certification est effectuée par Fairtrade Labelling Organizations International (FLO) dont les agents se rendent directement dans les champs. Idéalement, les producteurs devraient recevoir la visite des agents de FLO une fois par année. Présentement, la norme tourne autour d’une fois aux deux ans, sans compter les visites surprises. Les coopératives n’ont pas le choix d’ouvrir leurs livres si elles veulent conserver leur certification équitable.
FLO, un organisme indépendant qui établit les normes et les procédures du commerce équitable, ne vend aucun produit. Il joue le rôle de chien de garde.
Certification des acheteurs
Une fois le produit acheté par un commerçant d’un pays industrialisé, le contrôle se poursuit. FLO laisse à d’autres organismes le soin de s’assurer du respect des règles du commerce équitable. TransFair Canada est l’organisme au pays chargé de contrôler les entreprises. TransFair regarde les achats, les activités de transformation et les ventes de produits équitables des entreprises canadiennes. L’organisme certifie qu’il n’y a pas de différence entre ce que FLO a vérifié et ce que le consommateur achète.
Une certification contournable?
Le commerce équitable ne peut souffrir d’un scandale sans que sa crédibilité ne soit entachée. Pour le bien du système, FLO ne peut se permettre d’être laxiste. Également, d’autres organismes internationaux vont vérifier sur le terrain par eux-mêmes. Par exemple, Équiterre fait de la contrevérification. Oxfam-Québec, qui achète du café équitable pour le revendre ici, fait également de la vérification de son côté. Personne ne peut se permettre un scandale.
Un système qui favorise toute la communauté
L’effet du commerce équitable ne touche pas que le producteur mais toute sa communauté. Tous les producteurs, y compris ceux qui ne font pas partie du système, en profitent grâce aux informations des producteurs du commerce équitable. L’analphabète, dupé par les intermédiaires, a maintenant des informations sur le prix de son produit sur le marché, le coût du transport et bien d’autres renseignements. Il détient un certain pouvoir, grâce au producteur du commerce équitable, pour mieux négocier. On se rend compte que, là où le commerce équitable est présent, les producteurs locaux ont vu leurs prix augmenter. Raison de plus pour acheter équitable!
Produits du commerce équitable: café, thé, riz, bananes, cacao, sucre, miel, jus de fruits, ballons de sport
À venir: fruits, vins, huiles, beurre de karité
Café équitable: 3% des ventes de café au Québec, 2% au Canada
Production par environ 800 000 travailleurs dans les pays du Sud
Les ventes de produits certifiés équitables augmentent de 10 à 20% par année depuis 1997
Répertoire des points de vente de produits équitables: www.equiterre.qc.ca/cafe/repertoire/listecafe.html
http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/08/l%e2%80%99abc-du-commerce-equitable/
http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/02/carrefour-tiers-monde/
- Citation :
L’ABC du commerce équitable
Par Carle Bernier-Genest, Vol. 14.3, Février 2006
Le commerce équitable existe depuis plus de 50 ans. Il commence aujourd’hui, bien lentement, à faire sa place dans les échanges commerciaux. Il n’est pas la solution à tous les problèmes, mais, pour l’heure, il s’agit du meilleur système pour les paysans des pays en voie de développement. Il leur offre une alternative au marché actuel et de la charité tout en leur assurant un certain développement. Chaque produit équitable consommé respecte 5 principes.
Un juste prix
Dans le commerce équitable, le prix du café est fixe à 1,26$ la livre. À la bourse, le prix fluctue entre 40 cents et 1$. Dans le circuit du commerce équitable, les agriculteurs obtiennent donc des revenus 5 à 10 fois supérieurs. Ce juste prix est décidé entre les producteurs (agriculteurs et paysans) et les acheteurs du Nord. Il correspond à ce qui permet aux producteurs de vivre et aux acheteurs de vendre dans leurs pays. Équiterre a étudié le cas de 5 villes au Québec pour compa-rer le coût du café équitable avec celui du café conventionnel. Statistiquement parlant, il n’y a pas de différence quand on compare du café de même qualité.
Un commerce direct
Le commerce équitable élimine les intermédiaires: l’acheteur se procure ses produits directement du producteur. Éliminé, l’intermédiaire qui transporte le café du champ à la capitale. Éliminé, l’intermédiaire qui achète le café pour le vendre à la bourse. Éliminé, le courtier qui revend le produit aux grandes compagnies. Trois intermédiaires de moins, 3 parts de profits de moins à débourser.
Un engagement à long terme et l’accès au crédit
L’acheteur, lorsqu’il transige avec des paysans, s’engage envers eux pour au moins 2 ans. Les producteurs s’assurent de revenus fixes pour cette période. De plus, les paysans peuvent demander à l’acheteur une avance de prêts. L’accès au crédit, dans les pays en voie de développement, est plus difficile. Les frais sont beaucoup plus élevés. Cette mesure permet aux agriculteurs de moins s’endetter. Ce qui arrive rarement car les acheteurs paient généralement la moitié du prix à l’achat.
Un développement communautaire et écologique
Sur les 1,26$ la livre, la coopérative de producteurs conserve 5 à 20 cents. Ensemble, ils décident de financer un projet de développement communautaire. Plus souvent qu’autrement, ils investissent dans les domaines de la santé et de l’éducation ou dans l’amélioration de leur production. Les agriculteurs du commerce équitable n’ont pas le droit d’utiliser les pesticides interdits dans les pays développés comme le DDT, par exemple, jugé cancérigène. La biodiversité est également encouragée.
Une gestion démocratique et transparente
La règle: un producteur, un vote. Les coopératives doivent ouvrir leurs livres et laisser les certificateurs indépendants vérifier. Ils reçoivent des mises en garde ou des avis auxquels ils doivent se soumettre. Par exemple, une coopérative n’ayant qu’une femme dans ses instances décisionnelles s’est vue obligée de remédier à la situation si elle ne voulait pas perdre sa certification de commerce équitable.
Dans la prochaine chronique: la certification des produits équitables pour assurer le respect des 5 principes. Du champ du producteur à la maison du consommateur.
Équiterre est un organisme à but non lucratif ayant pour mission de contribuer à bâtir un mouvement citoyen en prônant des choix collectifs et individuels à la fois écologiques et socialement équitables.
• Produits du commerce équitable: café, thé, riz, bananes, cacao, sucre, jus de fruits, ballons de sport et artisanat. À venir: fruits, vins, huiles, beurre de karité…
• Café équitable: 3% des ventes de café au Québec, 2% au Canada. Touche environ 800 000 travailleurs
• Les ventes de produits certifiés équitables augmentent de 10 à 20% par année depuis 1997
Répertoire des points de vente de produits équitables: www.equiterre.qc.ca
http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/10/chien-de-garde-pour-produit-equitable/
http://journaldelarue.wordpress.com/2006/11/02/carrefour-tiers-monde/
Source du résumé: http://radiomonde.lolforum.net | |
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